Une journée au collège, de l'autre côté du bureau. Côté prof.

Non, en fait, commençons plutôt la veille. D'abord il a fallu choisir ma tenue pour ne pas être confondue avec les élèves (le sweatshirt restera au placard), préparer mes affaires, le sac adéquat (comment ça, un easpak pour un prof, ça ne passe plus ?), vérifier trois fois le réveil pour être sûre de l'avoir bien enclenché et estimer le temps de trajet une dernière fois. Et puis me coucher tôt en répétant en boucle le déroulement parfait de mon tout premier cours qui finira de toute manière avec une part d'impro devant les élèves.

Jour J. Le réveil sonne à 6 heures. La boule au ventre et l'excitation se font sentir. Je vérifie une dernière fois que tout est en ordre, je relis les notes de ce cours qui m'a pris des heures de préparation, de réflexions, de doutes et de remises en question. Puis je laisse mon chat poursuivre sa nuit dans le lit bien chaud.

Encore une fois, je compte trop large et je me gare avec une bonne heure d'avance devant l'établissement.
J'arrive dans la salle pour charger le powerpoint sur le vieil ordinateur qui fonctionne une fois sur deux. Evidemment, la prise usb a décidé de rendre l'âme pile ce jour-là. Le stress monte. Que faire sans ce fichu diaporama ! Après maintes bidouilles informatiques et changements de postes, nous parvenons enfin à ouvrir ce précieux document. La cloche sonne. Vite, il faut encore photocopier les fiches pour les élèves ! Ma tutrice s'en charge.

 

"C'est vous qui faites le cours M'dame ?"

Dans le vacarme habituel des couloirs de collège, les élèves se précipitent, chahutent, chantent, crient. Je les fais entrer dans la classe.

Une fois tout le monde à sa place, le cours peut enfin commencer. Je sens mes mains devenir légèrement moites et ne peux les empêcher de trembler en distribuant les premières fiches aux élèves. Mais il n'y a que moi qui semble le remarquer. Ouf ! Dans ma tête, j'essaye de me souvenir des conseils de la prof de communication et tente de les appliquer.

Et puis d'un coup, ça y est, j'entre dans mon élément, je me mets en scène et parviens à lancer une dynamique d'échanges avec élèves. L'heure passe à une vitesse folle. La cloche retentit à nouveau et les élèves quittent la classe au compte-gouttes. "Au revoir M'dame !" Le silence refait son apparition et d'un coup, la fatigue s'abat sur moi. Quelle énergie j'ai laissée dans ce cours ! 

Je rentre chez moi, lessivée mais ravie. J'ai redécouvert aujourd'hui l'insouscience et l'ingénuité de l'enfance, leurs questions si simples et parfois bien naïves qui nous remettent aussi les idées en place, nous font relativiser nos problèmes d'adultes et nous permettent de nous prendre un peu moins au sérieux.

 

Quelle fraîcheur !

Petits écoliers

Le concours du CAPES approchant à grands pas, je ne serai plus très active sur le blog dans les prochaines semaines mais je reviendrai le plus vite possible !

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